Il était un homme en quête perpétuelle de vérité spirituelle. Sa recherche de Dieu, marquée par de nombreux changements religieux, l’a finalement conduit à l’islam, qu’il a embrassé avec dévouement malgré les défis de la vieillesse et de la maladie. Voici l’histoire de mon père.
Mon père a toujours été en quête de vérité et de connaissance divine, et c’était son combat ultime. Il était très respecté pour cela. Je serais bien incapable de vous dire combien de religions il a pratiquées, tant il en a enchaîné à la recherche de sa vérité. Il adorait Dieu avec une grande rigueur et nous a tous éduqués dans cet esprit, surtout après la mort de son propre père, qui lui, était engagé dans les pratiques endogènes. D’après ce qu’on raconte, mon père a renoncé à ces pratiques en enterrant toutes ses divinités après la mort de son père et est devenu un chrétien fervent, un évangéliste reconnu.
Il était tellement rigide dans ses croyances que nous, ses enfants, ne connaissions même pas le chemin du village familial, car il voulait nous protéger de ces pratiques ancestrales, qu’il voyait comme imprégnées de sorcellerie. À ce jour, je ne connais toujours pas la route de notre village, et notre père n’était pas vraiment fier d’en parler. Il nous disait simplement de ne pas y aller. Je me souviens d’une réunion familiale où, après nos nombreuses plaintes sur des rêves troublants et des difficultés sociales récurrentes, il nous a révélé que cela provenait d’un acte qu’il avait accompli après la mort de son père. En reniant ses divinités, il pensait que ces dernières lui en voulaient, provoquant ainsi une série de malheurs et d’accidents dans sa vie et la nôtre. Craignant pour notre bien, il nous a alors demandé notre avis sur la possibilité de réparer son geste. Mais nous avons tous refusé, ne voulant en aucun cas renouer avec ces pratiques. Il nous a laissés libres de choisir notre propre chemin spirituel, estimant qu’il avait fait de son mieux avec les religions du christianisme.
En ce qui me concerne, dès mon enfance, alors que je l’accompagnais dans sa quête de la véritable religion, je me disais au fond de moi que jamais je ne suivrais toutes ces religions. Je me suis donc consacrée à chercher Dieu par moi-même. Bien que mon père n’ait pas été un modèle parfait après la mort de ma mère, je peux attester qu’il était extrêmement sérieux dans sa pratique de la prière. Si l’un de nous manquait une prière, il était certain de recevoir une punition. Mon père était un homme dévoué et passionné par sa recherche spirituelle. Chaque fois qu’il découvrait une nouvelle religion, il nous déclarait ensuite que Dieu n’était pas là et passait à autre chose. Avec le temps, nous, ses enfants, avons cessé de le prendre au sérieux.
Cependant, il y avait une religion à laquelle il n’avait jamais pensé adhérer : l’islam. Pour lui, comme pour nous, l’islam était perçu comme une religion barbare, liée à des pratiques criminelles, notamment à cause des rumeurs sur les riches Aladji de notre quartier. Je me souviens qu’il accrochait des calendriers montrant des crimes commis par certains Aladji du Nigéria ou des brochures des Témoins de Jéhovah évoquant le 11 septembre 2001. Cela nous avait laissé une mauvaise image de l’islam.
Plus tard, après ma conversion à l’islam, j’ai informé mon père, et il m’a simplement souhaité bonne chance, me disant que si je pensais avoir trouvé ma vérité, il n’allait pas s’y opposer. À partir de ce moment-là, nos discussions ont souvent tourné autour de l’islam. Je lui ai offert tous les livres que j’avais lus. Mon père, qui était un grand lecteur, les a tous dévorés, et l’un d’entre eux, un petit livre sur un débat entre Ahmed Deedat et un pasteur, l’a particulièrement marqué. Il a même multiplié les copies pour les distribuer à ses amis.
En 2017, alors que j’étais à Djibouti, mon père m’a informé qu’il avait embrassé l’islam et qu’il avait engagé un Oustaz pour lui enseigner la prière. Chaque vendredi, il me demandait de venir le chercher pour l’emmener à la grande mosquée, malgré ses nombreuses opérations chirurgicales et ses difficultés à marcher. Il tenait à accomplir tous les mouvements de la prière comme tout le monde, même si parfois il devait s’asseoir. Mon père était très rigoureux dans sa pratique, mais l’âge et la maladie, notamment l’incontinence et l’Alzheimer, ont fini par l’handicaper dans son adoration. Malgré cela, il voulait prier comme tout le monde et refusait les facilités que l’islam offre aux malades. Il n’était pas satisfait de ne pas pouvoir adorer Allah avec la même ferveur qu’il avait autrefois en tant que chrétien.
Finalement, il a décidé de prier à la fois Dieu en tant que chrétien et musulman, croyant en Allah et en Jésus, mais ne le considérant plus comme le fils de Dieu. Cette décision a failli créer des tensions entre nous, mais j’étais malgré tout heureux qu’il ait adopté une foi en l’islam.
Après mon départ du pays pour faire ma Hijra, je suis resté en contact avec lui, mais après un an, il n’a plus répondu à mes appels. De retour au pays après deux ans, je lui ai rendu visite. Ce jour-là, j’ai découvert qu’il ne me reconnaissait plus, et il m’a même demandé de lui rappeler mon nom. C’est là que j’ai compris que la maladie d’Alzheimer avait atteint un stade avancé.
En fait, ce que je voulais partager avec vous, c’est que mon père a rendu l’âme il y a deux jours. Qu’Allah lui fasse miséricorde pour m’avoir mis au monde, pour avoir découvert la vérité de l’islam et pour l’avoir adoré du mieux qu’il pouvait, malgré ses épreuves.
En conclusion, malgré sa maladie d’Alzheimer, je lui avais demandé s’il se souvenait encore de la Shahada. Il m’avait promis de la répéter lorsqu’il sentirait sa mort approcher, car je ne pensais pas être à ses côtés durant ses dernières heures, étant souvent en voyage. Ce qui m’attriste profondément, c’est qu’il m’a répondu qu’il l’avait oubliée. Alors, je l’ai écrite sur la couverture de l’un de ses livres préférés, et, pour une dernière fois, il l’a récité après moi en arabe, malgré ses difficultés avec la langue. Il m’avait promis de la garder près de lui et de la lire régulièrement. Aujourd’hui, je me demande avec tristesse s’il a pu la répéter avant de rendre l’âme. Allah est Miséricordieux et connait le contenu des cœurs et notre sincérité. Repose en paix papa.
Nourdine Finoukon HOUNKPATIN
Toutes mes condoléances que son âme repose en paix
Salâm.
Je suis un habitué des FVC et nous avons déjà pu échanger sur vos post YTB sur des sujets à divergence, le jugement entier est à Allah.
Je voulais vous faire part de mes sincères condoléances pour votre père, que Dieu lui fasse miséricorde.
Merci pour ce témoignage ainsi que du courage de le partager au grand public, votre père est mort musulman alors qu’il est dit la shahada avant sa mort ou non, c’est une question de tradition, Allah tient en compte : le début, le milieu et la fin.
Sa foi au christianisme l’a beaucoup impacté lors de son adhésion en Islam, mais ce n’est pas un mal puisque ‘Issa ibn Maryam était un de nos prophètes que nous croyons, les gens du Livre qui n’associe rien a Allah sont des croyants, et votre père entre dans cette catégorie (Allah est plus savant) :
– Lire Coran sourate 02, verset 82-85 :
https://www.le-coran.com/coran-francais-sourate-5-0.html?id_verset=664
Il est mort musulman et à durant toute sa vie après la conversion (car nous renaissons en embrassant l’Islam) il a durant toute sa vie adorer Dieu. Vous pouvez être donc satisfait des efforts que vous avez fait avec votre père et vous l’avez honoré comme Dieu aime.
L’Islam est une continuité des anciennes révélations et écritures qui prévaut sur les autres, ce n’est pas une innovation. L’Islam est une religion visant à purifier le cœur de l’homme, la sourate 91 nous enseigne que peu importe la langue etc. ce qui compte est la purification du nafs dans la religion de vérité.
Allah, jugera nos cœurs et nos livres lui seront présentés, en espérant que ce message résonnera dans les cœurs vivants.
La Plume D’Or