Le retour dans mon ancienne cellule a deux battants la pire d’un nouvel épisode

Le retour entre les mains des coépouses a marqué le début d’une nouvelle série de transitions, passant d’une coépouse à une autre. Comme vous le savez, la survie restait un défi constant, rythmé par les bagarres et les ruptures de nourriture. À un moment donné, je n’allais même plus au champ ; au lieu de cela, je devais voler leur nourriture pour assurer ma survie. Parfois, une simple pièce suffisait à me procurer clandestinement un repas chaud.

Cette coépouse, à chaque fois sous sa garde, je fais l’expérience des pires maltraitances. Bien que le courage me manque, je me résous à vous narrer cette partie monstrueuse de son comportement. Parfois, je me contente d’observer, tandis qu’elle prépare de délicieux plats pour ses propres enfants ; à eux le goût mais à moi l’odeur. Afin que je ne goûte pas à sa nourriture, elle me jette au sol une pièce de 50 FCFA (0,08 €) pour que je puisse acheter une tête de poisson, du piment à 25 FCFA et une boule d’Akassa de 25F. Il y a des moments où je prends l’argent, et d’autres où je laisse la pièce au sol et préfère les champs des tubercules, soit je passe la nuit sans dîner. En chemin pour m’acheter à manger avec ces 50 FCFA, je m’immerge dans mes pensées enfantines, me rassurant que si je grandis et que j’ai beaucoup d’argent, alors je pourrais me préparer une marmite de cette nourriture et la déguster tout seul (rire).

Vous savez, je ne trouvais de plaisir que dans le sommeil, car on venait m’offrir de beaux repas, similaires à ceux qu’ils venaient de déguster. Malheureusement, je me réveillais avec une faim tout aussi dévorante, moi qui croyais que c’était une réalité. J’ai compris cette réalité après avoir embrassé la roqya comme profession. Ces rêves étaient en vérité le résultat d’un envoûtement. On m’a tellement donné à manger presque toutes les nuits de mon enfance au point où je suis devenu un tas de symptômes ambulant. Parmi ces symptômes, le pire que je vais vous dévoiler et je m’en excuse par avance si vous êtes à table actuellement, était une expulsion simultanée de matières fécales par la bouche et l’anus, avec les mêmes odeurs de défécation. C’était comme si tous mes organes digestifs étaient hors service. Les fièvres et les migraines étaient mon quotidien, et n’essayez même pas d’en parler à papa, sinon cela finissait par des insultes où parfois juste deux paracétamol sans aucun suivie, je me débrouille tout seul pour me soigner. Il faut se raser soi-même pour ne pas déranger notre papa. Je signale que c’était la même situation pour tous les enfants, mais les autres étaient rapidement pris en charge par leur mère. Un jour, je me suis réveillé avec un gros abcès sous mon aisselle gauche, du côté du cœur, pendant que j’étais sous la garde de la coépouse. L’abcès est resté pendant une semaine avant de se percer, libérant une eau purulente. Cette cicatrice reste jusqu’à ce jour car c’était un envoûtement pour atteindre mon cœur. Mes quotidiens, ce sont des migraines du front, comme si je recevais des coups de marteau sur la tête.

J’étais ignorant, je ne comprenais pas. La femme de mon père aimait que ce soit moi qui égorge ses volailles noirs, blancs et rouges. En récompense, elle m’offrait sa sauce, exclusivement avec les têtes de ses coqs, dont elle enfonçait les pattes dans la tête. Les têtes et les pattes étaient réservées à moi seul, personne d’autre ne les mangeait. Ah oui, j’étais l’acteur de mon propre rituel d’envoûtement.

J’étais ignorant, je ne comprenais pas. Un jour, la femme de mon père m’a demandé de prêter à son fils mon ancien uniforme de classe du CM2, puisque je passais en collège après l’examen du CEP. Al hamdoulillah, j’avais une mémoire parfaite et une intelligence élogieuse, ou presque, tout au long de mes années en primaire. Mon récit ici concerne ma dernière année de primaire, passée avec les fils des coépouse dans la même salle de classe. Tout au long de l’année, j’étais le premier de la classe, tandis que son fils était le dernier des élèves. Dire qu’il était abruti parmi les élèves serait un adjectif qualificatif pour décrire son niveau intellectuel, car j’ai appris que ce fils, qui n’est pas le fils de mon père, a obtenu son BAC et un master en allemand, si ma mémoire est bonne, tandis que j’ai régressé de manière significative, finissant par être contraint d’arrêter mon cursus scolaire après mon BEPC, passé dans la douleur et la souffrance. C’était la période où ma préférence allait à la musique et aux chorégraphies plutôt qu’aux études. Je passais davantage de temps dans les loisirs, les concerts, plutôt que de me consacrer aux études. Cela était dû au fait qu’il m’était impossible de comprendre les cours ou d’apprendre mes leçons, sauf si cela était suivi d’un sommeil. Si je persistais à m’efforcer de retenir mes cours, cela se soldait invariablement par des migraines intenses.

Me demander de prêter à son fils ma tenue kaki du CM2, c’est comme si la reine demandait à son jardinier de prêter un pantalon à son fils. Je me souviens comme si c’était hier, après l’examen du primaire pour passer au collège, je suis revenu avec joie après la proclamation des résultats, criant son nom (la coépouse bien sûr) que je suis admis, je suis admis, je suis admis, dans l’attente d’une mère qui accueille son fils et le félicite. Cependant, elle m’a ignoré, lorgnant ailleurs, et sans rien comprendre, ma course s’est terminée dans le salon de mon père qui m’a félicité, puis crié sur moi d’arrêter de crier car ils étaient déjà informés. En vérité, la maison avait déjà tous les résultats pour nous trois garçons qui avons passé l’examen, grâce au Directeur du centre de composition, un ami de mon père, dont la maison était juste en face de la sienne.

J’étais venu dans un environnement étouffant car les deux garçons des deux coépouses ont tous échoué. C’était une erreur de manifester ma joie devant eux, car je ne savais rien jusqu’à ce que j’apprenne qu’ils n’étaient pas admis. Je n’ai compris cette scène qu’en 2014, pendant mes séances de pratique de la roqya, car cette coépouse ne m’a pas facilité la vie. C’est au cours de des séances de dévoilement que j’ai découvert certaines choses, comme les rêves de manger qui étaient liés à un envoutement. Ainsi, j’ai compris qu’un rêve de manger était en réalité un envoutement et non une espace du plaisir.

Malheureusement pour elle, elle est également décédée dans un état impitoyable et humiliant, au point que même ses enfants, qu’elle plaçait au sommet à nos dépens, n’ont pas assisté à son enterrement. Certains de ses enfants ont fait des aveux, demandant pardon à tous, selon les récits, car quant à moi, je m’étais éloigné de la maison après avoir eu l’audace de déclarer ouvertement qu’elle était une sorcière en 2003. Son fils aîné n’a pas du tout été clément envers moi après cette déclaration, ce qui a abouti à une bagarre entre nous.

Pourtant, j’ai appris qu’il avait refusé de descendre de l’Europe pour assister aux funérailles de sa mère, qui lui avait pourtant tout donné pour le placer haut à notre détriment. Tout le monde s’est plaint d’elle, et finalement, même mon père a fait des déclarations lors de nos derniers entretiens en 2019, avouant que j’avais raison, mais que c’était le destin.

Je ne vous l’ai pas dit, mais la coépouse la plus clémente envers moi a également subi, comme ma mère, laissant derrière elle des orphelins comme moi. Son histoire, seuls ses enfants pourront vous apporter les récits, car pendant ces périodes, je n’étais plus dans la maison de mon père. J’ai rejoint la maison de mon grand-père maternel, où vivait ma grande sœur, celle dans les bras de laquelle ma mère est décédée, comme vous le saurez selon le récit de ma première partie.

Alors, pensez-vous que mon histoire douloureuse s’est arrêtée malgré la mort de la coépouse ? Non, pas du tout, l’ennemi est tapi dans l’ombre et me scelle de toutes parts à travers toutes personnes qui interviennent dans ma vie.

TENTATION A LA PENDAISON

A suivre in cha Allah………………………

Nourdine Finoukon HOUNKPATIN

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